korrigan Posté(e) : 22 août 2005 Posté(e) : 22 août 2005 FRANCFORT - Malgré la flambée actuelle des prix pétroliers, le succès des gros 4x4 très gourmands en carburant ne se dément pas en Europe, à la grande satisfaction des constructeurs qui voient ainsi récompenser leurs efforts sur un segment de véhicules dégageant une marge particulièrement forte. Le prix de l'essence a eu beau dépasser cette semaine la barre de 1,30 euro en Allemagne, les automobilistes européens s'intéressent toujours davantage aux 4x4 dits "de loisir", sans que l'on assiste à une augmentation des ventes de véhicules diesel, dont la consommation est inférieure, relève l'analyste Neil Hall (Jato Dynamics). "On assiste à beaucoup de tendances, mais cela dépend avant tout des lancements de nouveaux véhicules", dit-il en minimisant l'impact de la hausse des carburants sur les comportements d'achat. Le segments des 4x4 de loisir (ou SUV) est celui qui a enregistré la croissance la plus rapide du marché d'Europe occidentale au premier semestre, avec des ventes en hausse de 11% à 49.817 véhicules, alors que celles des mini-voitures ont diminué de 7%, d'après Jato. Neil Hall attribue cette situation au succès rencontré par les nouveaux SUV tels que la nouvelle version du Discovery fabriqué par Land Rover, elle-même filiale de Ford. "Les nouveaux modèles Hyundai Tucson et Kia Sportage attirent de nouveaux clients sur ce segment, car leur apparence et leur prix sont ceux de voitures classiques, alors que les véhicules sont aussi hauts que des SUV purs et durs," dit-il. Les clients nouveaux-venus sur ce marché se limitent souvent à un moteur de deux litres de cylindrée lorsqu'ils achètent des modèles comme la Range Rover Sport ou les Nissan Pathfinder et Murano, mais cela ne traduit pas une réorientation générale vers des motorisations plus petites, ajoute-t-il. LE PRIX A LA POMPE N'EST PAS ENCORE DISSUASIF Compte tenu du prix des carburants, du poids de la fiscalité et des embouteillages chroniques des villes d'Europe, les petites voitures y représentent toujours environ 20% du marché. Mais l'analyste Arndt Ellinghorst (Dresdner Kleinwort Wasserstein) estime que le prix à la pompe n'est pas essentiel pour le client, compte tenu de l'énorme succès rencontré par le diesel au cours de la décennie écoulée et de la relative sobriété des véhicules européens. D'après lui, les prix des carburants ne sont pas encore assez dissuasifs pour modifier de manière importante les habitudes de consommation. Depuis des années, le kilométrage moyen des véhicules fabriqués en Europe ne cesse d'augmenter, alors que celui des véhicules américains stagne -ou baisse même ces derniers temps- en raison de l'attirance des Américains pour les voitures lourdes et puissantes, ou encore les gros pick-ups et autres 4x4. Soucieuse d'éviter un alourdissement de la fiscalité, l'industrie automobile européenne s'est engagée en 1999 à réduire ses émissions de dioxyde de carbone, gaz responsable du réchauffement de la planète par effet de serre, avant que cette baisse ne devienne obligatoire. Ils ont commercialisé des moteurs plus sobres et encouragé la demande en moteurs diesel, dont la consommation est inférieure d'environ 30% à celle des moteurs à essence. Mais le rythme des améliorations a récemment ralenti, en raison à la fois de l'engouement des consommateurs européens pour des voitures plus puissantes et de la multiplication de dispositifs de sécurité obligatoires alourdissant les véhicules. On assiste certes à une augmentation des ventes sur le segment "A", qui regroupe les petites voitures telles que la Fiat Panda, et à leur contraction sur le segment "B", dont la vedette est la Peugeot 206. Mais Neil Hall estime difficile de dire si cela témoigne d'un choix conscient ou simplement de l'arrivée de nouveaux modèles sur le marché. Aucun de ces segments n'a connu de basculement important vers les moteurs diesel, qui ont atteint leur point culminant en février et régressent depuis lors, ajoute-t-il. Helmut Blümer, porte-parole de la fédération professionnelle du commerce automobile allemand, attribue cette baisse de la demande à la polémique qu'ont suscitée les émissions de microparticules de suie des moteurs diesel dépourvus de filtres. Il estime aussi que le prix élevé des carburants provoque une augmentation de la demande sur des modèles moins puissants, en particulier sur le marché allemand de l'occasion. "Si on doit vendre une voiture équipée d'un moteur de trois litres, elle vous reste sur les bras," dit-il. "Les gens font attention à leur consommation de carburant."
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