TECHE Posté(e) : 14 novembre 2016 Posté(e) : 14 novembre 2016 Samedi matin, 8h00, le temps est pas mal et les prévisions aussi, donc je sors la bête du hangar. le plein est fait et RAS à la pré-vol. Je vais pour monter dans le poste quand mon instructeur vient me voir et me dit "si tu veux, je te prête une combi, il ne fait pas chaud" bien sûr je refuse prétextant mon pull, mon caleçon molletonné et mon blouson en cuir .... je suis quand même un as de la WW1 je démarre et roule pour la 23 en service, décollage impeccable malgré un léger vent de travers direction Sacy le Petit avec un passage sur Grandfrenoys et Houdancourt, la visibilité est très moyenne et je reste à 1000 pieds, un petit tour autour de la sucrerie et sa cheminée qui crache un monstrueux panache de vapeur. Je vole depuis 35 mn il est temps de rentrer, il commence à faire froid, donc cap au 05 pendant 10 mn. Je passe tranquille l'autoroute A1 et m'attend à voir au loin les installation de Margny. Et là c'est le bordel, je ne vois rien? la brume est tombée sur Compiègne. je continue quelques minutes et toujours rien, fais un 360° pour trouver un point de repère : que dalle !! Je reste calme, il me reste 2h30 de carburant, j'ai de quoi voir venir, ce qui me gène c'est que je ne retrouve même pas l'autoroute .... Là, plus qu'une solution : descendre le plus bas possible et trouver un point reconnaissable, je galère ainsi pendant 3/4 d'heure et il fait de plus en plus froid, en plus je dois souvent me pencher dehors pour regarder le sol et le vent relatif est glacial. Enfin je retrouve l'autoroute et le redescend en direction du sud et j'aperçois au loin la rassurante fumée de la sucrerie, je vire sur Grandfresnoys et la visibilité étant de plus en plus mauvaise, je choisis de suivre la N31 à 300 pieds jusqu'à Margny. En 10 minutes la piste est en vue, je suis gelé le froid me provoque des tremblements incontrôlables et j'ai du mal à voir la piste. heureusement un Jodel est en final et je me place derrière lui, tant pis si je coupe la priorité à quelqu'un. Le vent de travers s'est amplifié et je tremble de plus en plus, j'ai tellement froid que je n'arrive plus à parler à la radio, je mets du pied à droite pour contrer le vent, , réduis ma vitesse et tire sur le manche pour arrondir, les roues touchent, léger rebondi et manche à fond en arrière, à ce moment une rafale de vent soulève mon aile gauche et j'ai tellement froid que je réagis trop tard, le saumon d'aile touche la piste, heureusement j'étais à faible vitesse l'avion vire à droite et retombe sur ses roues. j'ai beaucoup de mal à rejoindre le tarmac, tous mes muscles sont tétanisés, je n'ai jamais eu froid comme ça j'ai mal partout et beaucoup de mal à réfléchir, heureusement mon instructeur m'aide à descendre de l'avion, et m'accompagne au chaud, il m'apporte un café chaud et m'engueule copieusement et avec raison, j'aurais pu y rester ! Après analyse de l'incident, il s'avère que la météo s'est plantée, que je n'étais pas assez protégé du froid et que mes lunettes qui se teintent aux UV ne m'ont pas permis de faire un vol en toute sécurité. Je n'imaginais pas que le froid pouvait à ce point altérer mon jugement, ce vol, je l'ai fait plusieurs fois sans problème, en plus ces put*in de lunettes qui se teintent même quand il n'y a pas de soleil, c'est une vraie connerie en vol ! Bref, je m'en sors plutôt bien, pas de casse matériel, et pilote indemne mais une bonne leçon pour moi ! Du coup je me suis commandé une combinaison grand froid protection -45 j'ai quand même hâte de revoler ....
Grampa'trol Posté(e) : 14 novembre 2016 Posté(e) : 14 novembre 2016 Effectivement les conditions changeantes peuvent transformer un vol de routine en véritable calvaire. Ton anecdote n'est pas sans me faire penser au récit de St Ex dans pilote de guerre quand il lutte contre le froid et le manque d’oxygène. Enfin heureusement c'est une histoire qui finit bien et de laquelle tu vas tirer des leçons !!!!
Aurelien.c Posté(e) : 14 novembre 2016 Posté(e) : 14 novembre 2016 Je n'y connais rien en pilotage d'avion Mais le froid oui je connais Avant (quand j'étais jeune) Je ne roulais qu'en moto (45 000 km par et 2000 en voiture) Il m'est arrivé de vouloir finir des trajets malgré le froid Un trajet Berck Beauvais par un froid glacial en pleine nuit avec un brouillard Tu te crispes tellement de froid que ça te donne des courbatures, tu trembles, tu ne contrôles plus tes mains Je m'en souviens ...
husabtrol Posté(e) : 14 novembre 2016 Posté(e) : 14 novembre 2016 Tu n'as pas eu de problème de givrage de carburateur ?
Modérateur Corrivolpi Posté(e) : 14 novembre 2016 Modérateur Posté(e) : 14 novembre 2016 T'as pas moyen de capter l'air chaud de l'échappement pour l'envoyer dans la cabine ? ps: qu'est que tu ne ferais pas pour être réchauffé en te faisant fouetter et insulter en teuton par le pingouin !
TECHE Posté(e) : 14 novembre 2016 Auteur Posté(e) : 14 novembre 2016 Tu n'a pas eu de problème de givrage de carburateur ? non car j'ai une réchauffe
TECHE Posté(e) : 14 novembre 2016 Auteur Posté(e) : 14 novembre 2016 T'as pas moyen de capter l'air chaud de l'échappement pour l'envoyer dans la cabine ? ps: qu'est que tu ne ferais pas pour être réchauffé en te faisant fouetter et insulter en teuton par le pingouin ! il a jamais voulu, c'est mon drame !!! et non car il n'y a pas de cabine....
Modérateur Corrivolpi Posté(e) : 14 novembre 2016 Modérateur Posté(e) : 14 novembre 2016 Je me comprends quand je dis cabine, disons dans le poste de pilotage, au moins aux pieds, après l'air chaud remonte.
piersophie71 Posté(e) : 14 novembre 2016 Posté(e) : 14 novembre 2016 Et bien, je ne te connaissais pas ces talents de conteur ! Outre ta mésaventure qui aurait pu finir mal, tu m'as bien captivé avec cette histoire.
Référent Mécanique Pierre Grosjean Posté(e) : 14 novembre 2016 Référent Mécanique Posté(e) : 14 novembre 2016 et un bon pilote est un pilote vivant
TECHE Posté(e) : 14 novembre 2016 Auteur Posté(e) : 14 novembre 2016 Je me comprends quand je dis cabine, disons dans le poste de pilotage, au moins aux pieds, après l'air chaud remonte. ce serait bien, mais ça turbulle tellement que tu sens le vent jusqu'aux pieds et mon pare-brise ne mesure que 12 cm sur 25 .......
piersophie71 Posté(e) : 14 novembre 2016 Posté(e) : 14 novembre 2016 (modifié) .... et mon pare-brise ne mesure que 12 cm sur 25 ....... Les cotes de ton pare brise sont les mêmes que celles de mon zboub.... Modifié 14 novembre 2016 par piersophie71
papa125 Posté(e) : 14 novembre 2016 Posté(e) : 14 novembre 2016 Etonnante histoire... qui heureusement finit bien Le froid intense je connais, et effectivement le cerveau ne fonctionne plus très bien Alors piloter un avion dans ces conditions
TECHE Posté(e) : 14 novembre 2016 Auteur Posté(e) : 14 novembre 2016 sur la photo, on voit bien que le pilote n'est pas protégé ...
TECHE Posté(e) : 14 novembre 2016 Auteur Posté(e) : 14 novembre 2016 .... et mon pare-brise ne mesure que 12 cm sur 25 ....... Les cotes de ton pare-brise sont les mêmes que celles de mon zboub.... Voui, mais il y a une grosse différence : le goût ... ça dérive on va se faire jeter (en allemand par un pingouin)
Modérateur Corrivolpi Posté(e) : 15 novembre 2016 Modérateur Posté(e) : 15 novembre 2016 On voit ceux qui ne sucent pas que de la glace !
Référent Mécanique Pierre Grosjean Posté(e) : 15 novembre 2016 Référent Mécanique Posté(e) : 15 novembre 2016 pour redevenir sérieux : un GPS ce n'est pas possible dans un avion ?
Batz Posté(e) : 15 novembre 2016 Posté(e) : 15 novembre 2016 Pendant la WW2, mon père avait une combinaison chauffante dont on branchait la prise sur une alimentation électrique dans l'avion, plus un cuir épais descendant jusqu'aux genoux. Je devrais avoir encore tout ça dans le grenier, mais où exactement... ?
Aurelien.c Posté(e) : 15 novembre 2016 Posté(e) : 15 novembre 2016 Comme pierre Tu peux peut-être te mettre un GPS ça pourrait t'aider
TECHE Posté(e) : 15 novembre 2016 Auteur Posté(e) : 15 novembre 2016 si, j'en ai un, pour ceux qui connaisse c'est Air Nav Pro, mais pour un vol local, je n'imaginais pas que je puisse en avoir besoin ...... maintenant je ne décollerai plus sans lui ! Pour la combi chauffante ça coute une blinde et celles qu'on trouve sont en 24V La combi que j'ai achetée permet de bosser à l'extérieur à -45° ça devrait aller
TECHE Posté(e) : 15 novembre 2016 Auteur Posté(e) : 15 novembre 2016 Pendant la WW2, mon père avait une combinaison chauffante dont on branchait la prise sur une alimentation électrique dans l'avion, plus un cuir épais descendant jusqu'aux genoux.Je devrais avoir encore tout ça dans le grenier, mais où exactement... ? surtout garde tout ça, c'est plus que collector celles que nous avions à l'IGN ont toutes été embarquées par un collectionneur d'avion bien connu (un vrais rat !!) on n'a pas pu en récupérer une seule. Pour la petite histoire l'IGN a volé sur B17 jusqu'en 1985
Batz Posté(e) : 15 novembre 2016 Posté(e) : 15 novembre 2016 Pour la petite histoire l'IGN a volé sur B17 jusqu'en 1985 Mon père était sur Cercueil Volant Bloch 200 en 39 (1 feu à l'atterrissage à Francazal (Toulouse) et 1 crash complet à Vias (Béziers), il a juste sauvé la montre de bord Zénith et son équipage ; puis sur B26 Maraudeur en 44. Pour lui, c'était le bon temps bien sûr
TECHE Posté(e) : 15 novembre 2016 Auteur Posté(e) : 15 novembre 2016 tu sais sur quel type de Maraudeur, le bombardier ou l'attaque au sol ? un de mes oncles, malheureusement décédé, était sur le modèle attaque au sol, il a passé beaucoup de temps à mitrailler des caravanes de dromadaires qui transportaient de l'armement, dressés comme des ânes corses ( je m'attends à des représailles) ils traversaient seul le désert. Se faire arroser par 12 mitrailleuses cal 50, ça devait pas être une sinécure !!!
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