Salut(Amis soiffards Bonsoir!),
:trinquer2:Maitre Pierre, je m'inscris totalement en faux. Mais s'il y a bien une chose qu'il faut retenir de la "naissance" de la bouteille de 75 cl>> c'est l'époque révolutionnaire... Et les révolutionnaires n'étaient pas franchement connus pour leur accointance avec la perfide Albion...
Car c'est effectivement à cette période que l'on décida de tout standardiser, puisque chaque territoire, pour ne pas dire chaque terroir avait sa spécificité tant en matière de contenus que de contenants...Nos sans culottes se mirent à gamberger et surtout à calculer. Pour une simplification, ils calquèrent le système de mesure sur le calendrier adopté en la circonstance:- le calendrier révolutionnaire sur base décimale de Fève D'églantier (comme aimaient à le surnommer ses confrères).
Voilà le tour des contenants en tout genre dont les fûts, tonneaux et autres brocs et pichets firent parties. Sachez qu'à l'époque le vin n'était stocké et transporté qu'en tonneaux, mais devant la diversification des modèles des différents artisans tonneliers œuvrant à cette époque troublée:violent44:. Il fut, là aussi, décidé de faire table rase et ainsi fabriquer qu'un type de tonneau que tous ces ouvriers seraient capables de façonner sans une quelconque connaissance en géométrie.
Dans l'agriculture si le quintal fut rapidement associé à 100 Kgs, dans le domaine viticole aucun des représentants des innombrables confréries de taste-pînard n'arrivèrent au consensus tant désiré.(Surtout qu'en pareille situation nul ne venait les mains vides, les soirées s'éternisèrent et se terminèrent parfois en pugilat). Rappelons pour l'anecdote que ces réunions n'avaient pas lieu au jeu de paume mais au Prokop, estaminet fort bien connu des parlementaires de l'époque qui y avaient leurs habitudes... Ils y invitèrent donc, les corporations des différents métiers concernés:- Pinardiers -tonneliers -taverniers etc....
Et comme je le rappelais plus haut, n'arrivant pas à se mettre d'accord, mais voyant surtout que le stock d'échantillons apportés par les uns et par les autres diminuait à vue d’œil... Fut enfin venu l'instant de la décision: Un certain Strigisbert Carafon, surnommé par ses pairs: La Carafe, (ceci étant dû à une particularité physique que la morale m'interdit de divulguer ici)...Ce fameux Carafon qui devait être le dernier à payer sa tournée, eut un trait de génie, puisqu' aucun tonneliers ni qu'aucun pichetiers n'étaient en capacité de fabriquer le contenant idéal en base décimale, lui l' artisan cristallier, décida pour tout le monde! (Il faut signaler que ce fut le dernier à tenir encore debout)
Voici ce qu'il annonça en substance:
-"Citoyens, Citoyennes,
En ce jour du 28 Vendémiaire An IV, nous, représentants des différents artisans de la filière Pinard, n'étant pas arrivé à un accord de principe sur le système décimal.
Et, étant le seul encore debout après deux décades d'âpres discussions mais surtout d'excellentes dégustations:hips:, je décide à l'unanimité que la contenance de mes "carafes" soit adoptée comme étant seul standard et base de calcul à toutes transactions et ce à compter de demain. Et comme cet accord multi-partite a été signé par moi même en notre bonne vieille capitale et que les plaques minéralogiques des tombereaux et autres calèches fraichement mises en circulation indiquent désormais 75 comme numéro de département:eiffel:, et qu'il se trouve par le plus grand des hasards que mes "carafes" peuvent contenir 75 cl... L'affaire est close."
Inutile de dire que le réveil fut d'autant plus difficile pour les autres représentants des différentes confréries qui durent s'expliquer devant leurs collègues une fois retournés dans leur villages respectifs. Mais la Loi et ses textes étant ce qu'ils sont , et n'ayant plus les capacités hépatiques de poursuivre les débats, ils durent admettre cet état de fait...
Et au fil des différentes études stylistiques mais surtout à l'avènement du verre et de sa transformation rendue plus accessible aux professionnels du secteur. Ce n'est que quelques années plus tard qu'un certain Jean-Aldebert Bouteille, natif de Frontignan, petit neveu de S. Carafon, révolutionna le conditionnement du breuvage si cher à nous tous, et qui l'est devenu de plus en plus au fil des siècles, pour finir sous certaines appellations, jusqu'à être quasiment inabordable.