Communiqué de presse, le 11 novembre 2005
NON A LA CIRCULAIRE OLIN
« Promenons-nous dans les bois pendant que nous en avons encore le droit… »
CIRCULER EST UN DROIT !
LES AMATEURS ET LES PROFESSIONNELS DES LOISIRS VERTS MOTORISES MANIFESTERONT, A PIED, LE DIMANCHE 20 NOVEMBRE A PARIS, POUR DEMANDER LE RETRAIT DE LA CIRCULAIRE OLIN, DU NOM DE LA MINISTRE DE L’ECOLOGIE, CIRCULAIRE QUI VISE A INTERDIRE TOUTE CIRCULATION SUR TOUT CHEMIN JUGE NON CARROSSABLE, C'EST-A-DIRE NON UTILISABLE PAR UNE VOITURE DE TOURISME.
Le Codever (Collectif de défense des loisirs verts) et le C.C.C.O. (Collectif contre la circulaire Olin) attendent 3000 représentants de leurs bureaux régionaux, des clubs de randonnée et des professionnels des loisirs verts motorisés, sous la tour Eiffel le 20 novembre. Une « randonnée pédestre » partira alors pour s’achever par un pique-nique de protestation devant le ministère de l’Ecologie et du Développement durable, 20, avenue de Ségur, et le dépôt d’une pétition à l’attention de la ministre, Madame Nelly Olin.
Cette pétition, actuellement forte de 30.000 signatures, représente toutes les familles du loisir vert motorisé (particuliers, clubs, organisateurs et guides de randonnées, loueurs, constructeurs) de partout en France. Des délégations sont attendues de Champagne-Ardenne, Centre, Bretagne, Normandie, Auvergne, Midi-Pyrénées, PACA, Rhône-Alpes, Aquitaine, Franche-Comté et surtout d’Alsace (*).
La circulaire OLIN ouvre la chasse aux loisirs verts motorisés.
Cette circulaire Olin du 6 septembre 2005 se juxtapose à la loi du 3 janvier 1991, dite « loi Lalonde », qui autorise, il est utile de le rappeler, la circulation des véhicules à moteurs sur toutes les voies ouvertes à la circulation, fussent-elles publiques ou privées, y compris les chemins ruraux.
« Une voie doit être manifestement praticable par un véhicule de tourisme non spécialement adapté au tout terrain pour que la présomption d’ouverture existe », se contente d’indiquer la circulaire.
Elle donne de fait à l’administration, donc à ses agents, le pouvoir subjectif de décider si une voie est carrossable, donc autorisée à la circulation, alors qu’aucun texte législatif ou réglementaire ne définit cette notion de carrossabilité.
Cette circulaire est donc la porte ouverte à l’arbitraire le plus dangereux, car les usagers savent d’expérience les administrations concernées réputées pour leurs positions radicalement anti-randonneurs, qu’ils soient d’ailleurs motorisés, à VTT ou encore à cheval (*).
Cette circulaire Olin témoigne surtout d’une méconnaissance profonde du terrain.
La ministre ignore, ou feint d’ignorer, que les doléances sur lesquelles s’appuie sa circulaire, doléances concernant « la présence de plus en plus fréquente de véhicules à moteur dans les chemins », émanent d’une écologie intégriste alimentée par des intolérances locales.
La ministre ignore, ou a été mal informée, sur cette « surfréquentation » des chemins. On peut rouler des journées entières sur des chemins, y compris aux portes de l’Ile de France, sans rencontrer plus de trois ou quatre randonneurs pédestres, des personnes à cheval ou à vélo, quelques chasseurs et un ou deux tracteurs.
Une grande partie des 2 millions de kilomètres de chemin, privée de la fréquentation des loisirs verts motorisés est appelée à disparaître, les collectivités locales avouant elles-mêmes n’avoir pas les capacités budgétaires à entretenir ce patrimoine.
Quant à l’impact sur l’environnement, aucune étude scientifique sérieuse n’est encore venue étayer ce qui jusqu’à présent ne relève que de la désinformation.
La ministre ignore, ou ne veut pas prendre en compte non plus, l’impact économique des loisirs verts motorisés.
Elle sait pourtant qu’ils génèrent 25.000 emplois directs, qu’ils font vivre 8000 entreprises, dont 4 fabricants français: Sherco (Gard), Scorpa (Gard), Ligier (Allier) et AXR (Val d’Oise). Ce dernier vient, en outre de réindustrialiser le site Matra de Romorantin (….), créant ainsi 250 emplois directs.
On ajoutera, pour mémoire, que la seule vente de motos « tout terrain » neuves rapporte annuellement 60 millions d’euros de recettes fiscales à l’Etat.
On ajoutera, pour son information, qu’une manifestation telle que la Grappe de Cyrano, organisée par 700 bénévoles sur 85 communes, assure 1,5 millions d’euros de recettes directes chaque année depuis 19 ans en Dordogne.
Ou encore que les loisirs verts motorisés pratiqués à l’intersaison dans le Morvan, la Creuse et la Lozère, pèsent plus de 25 % dans le chiffre d’affaires des hôtels, gîtes, restaurants et commerces d’alimentation.
La ministre préfère sans doute faire écho au discours des seuls écologistes radicaux. Il s’agit d’un discours qui se veut spectaculaire et péremptoire, politiquement correct et démagogue, qui pratique l’amalgame « randonneur motorisé = voyou ». Et cela, au prétexte fallacieux et diffamatoire que l’incivilité serait l’apanage des 4x4, des motos ou des quads.
Que la ministre aille marcher dans ce sanctuaire du tourisme vert qu’est le Tour du Mont-Blanc. Elle pourra y contempler la somme de détritus laissés çà et là. Et prendre un peu de hauteur, pour, par exemple, ne pas perdre de vue que c’est le citoyen qui a un comportement de pollueur, et non pas le vététiste, le cavalier, le motard ou l’automobiliste en tant que tel.
Halte donc à cette Circulaire Olin, abusive et ségrégationniste.
Halte à cette directive qui laisse la notion de carrossabilité d’une voie à la seule discrétion d’agents de l’Etat, avec tout ce que cela induit d’anti-constitutionnalité.
C’est ce que les manifestants, calmes mais résolus, viendront dire le 20 novembre à Madame la ministre de l’Ecologie.
C’est ce message, cette revendication, qu’ils veulent faire passer et partager : pratiquer leurs activités en pleine nature, en harmonie avec les autres usagers, dans le respect de l’autre et de l’environnement.
Pas plus que ce simple droit de tout citoyen. Mais pas moins !
Le Codever, Le CCCO
Porte-parole : Jean-Marc Delcroix, Charles Péot
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(*) L’Alsace, inquiétant précurseur
Des réglementations locales préfigurent assez bien ce vers quoi tend la circulaire Olin, même si celle-ci ne veut pas le dire explicitement. Depuis 1998, un arrêté du maire de Willer-sur-Thir (Haut-Rhin), notamment, interdit également aux bicyclettes les chemins forestiers de moins de deux mètres de large. Et dans le parc naturel des Ballons d’Alsace, concernant les chemins interdits aux véhicules, outre bien sûrs les voitures et les motos, sa réglementation y ajoute « par extension », le VTT et le cheval…