Zones 30 : bientôt Lorient roulera au pas
Dans deux ans, la quasi-totalité de la ville sera limitée à 30 km/h. Explications avec Serge Morin, adjoint au maire chargé des transports.
D'ici 2009, la ville devrait être entièrement limitée à 30 km/heure, hormis certains axes, qui resteront à 50. C'est le projet sur lequel travaille Serge Morin, l'adjoint au maire chargé des transports. Les Lorientais, à la fois automobilistes et piétons, souffrent selon lui d'une sorte de schizophrénie : « Ils voudraient avoir la route à eux lorsqu'ils sont au volant, mais que leurs enfants ne risquent rien à la sortie des écoles. Notre rôle est de les aider à prendre conscience de leurs contradictions. Le plus souvent, ils en sortent convaincus ».
A l'issue de la tournée des quartiers réalisée en automne dernier par la municipalité, Serge Morin a réuni 90 volontaires pour l'aider à mener à bien ce vaste projet. Le plan se déroulera par étapes, progressivement : « Dans un premier temps, il s'est agi de déterminer les axes qui resteront limités à 50. Maintenant, il faut distinguer les zones où les usagers roulent déjà à 30 sans que cela soit obligatoire, comme au centre-ville, et celles qui nécessiteront des aménagements plus spécifiques ».
Actuellement, on passe d'une zone à l'autre sans s'en apercevoir, ce qui induit une lisibilité limitée. L'harmonisation est une étape capitale dans la mise en place du projet : « Notre priorité du moment est avant tout la cohérence », insiste l'adjoint au maire.
Et si les automobilistes persistaient dans leurs habitudes et ne respectaient pas la nouvelle réglementation ? « Il y a toujours des personnes pour enfreindre le code de la route. Notre but est d'abaisser sensiblement la vitesse moyenne d'une zone. Des études ont été faites qui confirment la baisse globale de la vitesse et la réduction du nombre d'accidents graves dans les zones 30, particulièrement quand des ronds-points viennent remplacer les feux », argumente Serge Morin. Il prend pour exemple la rue Anatole-France qui, estime-t-il, est emblématique de ce point de vue. Les carrefours complexes qui y ont été installés ont pour mission de « déstabiliser le conducteur, afin qu'il prenne plus en compte les usagers fragiles, comme les piétons, les handicapés notamment, et les cyclistes ».
Serge Morin mise sur les zones 30 pour « changer l'ambiance des rues », pour qu'elles soient moins bruyantes et plus tranquilles : « Tout le monde se sentira alors plus en sécurité ».