Moto moucharde : trois départements l'ont adoptée
La méthode vient de Belgique et séduit de plus en plus les autorités françaises. Actuellement en service dans 3 départements (Yvelines, Loire-Atlantique et Hérault), une moto banalisée équipée d'une caméra miniature relève vilement les infractions des automobilistes. Une nouvelle "pompe à fric" qui flirte selon nous avec les libertés individuelles et qui pourrait s'étendre à tout le territoire.
Il y a quelques temps nous vous relations déjà les expérimentations de motos banalisées en Belgique et dans les Yvelines (78). Mais cette fois-ci le processus est bel et bien enclenché. Désormais deux nouveaux départements viennent de s'équiper de ces motos banalisées : les gendarmeries de Loire- Atlantique (44) et de l'Hérault (34).
Le principe
La caméra est fixée soit sur le casque du gendarme soit sur la moto elle-même et se déclenche selon le désir du gendarme. Ce dernier, en civil, dispose également d’un micro afin d’enregistrer oralement ce qu’il n’aurait pas pu filmer comme par exemple l'immatriculation. La moto banalisée conduite par un gendarme en civil relève toutes les infractions au code de la route telles que l'utilisation du portable, le non-port de la ceinture, les refus de priorité… puis il en informe par radio ses collègues en uniforme, qui procèdent à la verbalisation. Selon la gendarmerie, ce système montre des résultats surprenants car la moto se révèle beaucoup plus mobile qu'une voiture. A préciser que la moto banalisée ne procède jamais à l'interpellation, elle intervient uniquement en cas de contestation du contrevenant et réfute la mauvaise foi de l'automobiliste par vidéo. La gendarmerie de Loire-Atlantique qui a recours à un modèle Honda 650 Transalp voit en elle,"un outil pour faire respecter le code de la route et traquer les fautes de comportement, difficilement repérables".
La gendarmerie de l’Hérault (34) qui vient aussi d'adopter la moto banalisée n'utilise pas le même procédé. Le gendarme en civil travaille en solo. Il est muni d'une caméra miniature disposée au niveau du casque reliée à un magnétoscope embarqué. Cette caméra filme en continu et à la fin de la journée, les gendarmes dérushent les bandes puis traitent les infractions. Le PV sont ensuite envoyés par la poste de la même façon que pour les radars. Et si l'envie de contester se fait ressentir, la gendarmerie utilise les bandes comme preuve. Radical.
"La caméra, sur une moto banalisée, filme en continu. Quand on circule en uniforme, les conducteurs, se sachant observés, sont prudents et respectent le code de la route. Tandis qu'avec cette méthode, les gens ne nous voyant pas, se comportent comme d'habitude sur la route et c'est là qu'on peut constater les délits les plus habituels : feu rouge grillé, clignotant oublié, refus de priorité etc. Vous n'imaginez pas à quel point le comportement des gens est alors différent", ironise l'un des dirigeants de la gendarmerie de l'Hérault.
La prévention a bon dos
La moto moucharde commence à faire son bonhomme de chemin auprès des escadrons de la gendarmerie nationale. Les autorités lui prêtent un caractère préventif dans le cadre de la sécurité routière. Nous pensons que ce procédé est un nouveau subterfuge (en plus des cabines radars, des jumelles, des voitures banalisées, etc) pour soutirer de l'argent à l'automobiliste. Pour le moment les modèles utilisés sont des Honda 650 Transalp. Nous ne manquerons pas de vous informer si de nouveaux modèles viennent à être utilisés.
Vers une généralisation ?
Alors que le nombre de morts sur les routes est descendu sous la barre des 5000 en 2005, le Ministre des Transports, Dominique Perben a annoncé le développement "des moyens de contrôle banalisés" et notamment des motos, pour continuer la lutte contre l'insécurité routière. Il y a donc fort à parier que d'ici les prochains mois, ces motos envahissent les réseaux secondaires (nationales, départementales et villes). M. Perben a confirmé que ce point précis sera abordé lors du prochain conseil interministériel de la sécurité routière à la fin du mois de janvier 2005.
le site Caradisiac a souhaité obtenir de plus amples informations sur le sujet mais la Direction générale de la gendarmerie nationale n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet. "Ce procédé est une initiative locale qui est encore au stade expérimental", a-t-elle toutefois précisé. Déçus mais pas découragés, nous avons alors contacté le chef d'escadron départemental de la sécurité routière de l'Hérault qui n'a malheureusement pas eu l'autorisation de communiquer sur le sujet.
Un silence qui en dit long…
source : http://www.caradisiac.com