Bien que décrié, le 4x4 se porte bien...
Il consomme beaucoup de carburant, pollue plus que la moyenne, est imposant et n'a pas forcément une bonne image. Et pourtant, le 4x4, dont le salon se tient de samedi à dimanche 21 août à Val d'Isère, a de plus en plus la cote en France. Grâce à l'engouement souvent très citadin pour les modèles compacts et engins de luxe, son succès est tel que ses ventes ont augmenté de 17,5 % au cours du premier semestre 2005.
En France, une voiture sur 20 est un 4X4
C'est un étrange paradoxe. De plus en plus critiqués par les citadins et défenseurs de l'environnement pour leurs dimensions, leur consommation et la pollution qu'ils provoquent, les véhicules tout terrains n'en finissent plus de séduire les automobilistes français. Au point de parler de folie du 4x4. Envers et malgré tout. Aux quatre coin de l'Hexagone, ils sont de plus en plus visibles, dans les grandes villes notamment, surtout dans la capitale, quand bien même leur vocation initiale était de s'aventurer... en dehors des villes.
Alors que les ventes plafonnait dans les années 80 à 40.000 modèles par an, elles dépassent désormais les 100.000 (105.000 en 2004). Et la tendance ne semble pas s'inverser. Les résultats du premier semestre 2005 laissent même rêveurs les constructeurs : le nombre d'immatriculations a augmenté de 17,5 %. Résultat, en France une voiture sur 20 est désormais un 4X4.
Parmi ceux-ci, les japonais règnent en maitres. Toyota, Nissan et Suzuki représentent 43% des ventes. Mais Les constructeurs européens réussissent quand même à tirer leurs épingle du jeu. En particulier sur le segment des modèles de luxe, dont les ventes ont beaucoup progressées. Pour preuve, l'ascencion remarquée des BMW X3 et X5, du Wolkswagen Touareg ou encore du Porsche Cayenne. Et les constructeurs français ? Jusqu'à présent absent du créneau, ils devraient très rapidement lancer leurs modèles. Pour profiter à leur tour de ce juteux marché.
Quant à la clientèle, elle a beaucoup changé ces dernières années. La diversité des modèles et l'apparition de petits modèles, comme le Suzuki Jimny, met fin au cliché du richissime gentleman farmer amateur de havanes au volant de son gros Land Rover. Désormais la clientèle est plutôt jeune, citadine et surtout très féminine.
Mauvaise image
Mais tout n'est pas rose au pays des 4x4. Car à mesure que son succès se confirmait, ses détracteurs se sont fait plus nombreux, égratignant sans détours une image de plus en plus écorchée. Florilège de réactions au micro du reporter de RTL, vendredi matin : les 4x4 sont conduits par des "frimeurs qui ne savent pas quoi faire de leur argent", "occupent trop de place lors du stationnement", sont "ridicules et décalés en ville, dangereux aussi". Et surtout, sont une "hérésie en terme de pollution", et sont propriétés d'automobilistes qui "ne respecte pas les autres conducteurs".
Particulièrement pointé du doigt pour leur consommation d'essence et la pollution qu'ils dégagent - les véhicules tout-terrain "boivent" en moyenne 9 litres de carburant aux 100 kilomètres ; en ville, ils consomment 48% de plus qu'un véhicule classique - les véhicules tout-terrain sont donc également jugés élitistes. La semaine passée, l'hebdomadaire Le Monde 2 posait d'ailleurs la question à sa Une : le 4x4 est-il de droite ?
source : RTL