L'Express du 16/08/2004
Les associations se mobilisent face à la ruée des 4 x 4 et des engins motorisés dans les sites naturels
Dépôt d'une couronne mortuaire réclamant le retour au silence comme, au début de juillet, devant la mairie de Valloire (Savoie), à l'occasion du rassemblement des 2 500 quads de la Transvalquad. Lettre ouverte et présence non violente, sur le terrain, comme cet hiver, à Saint-Bonnet-en-Champsaur (Hautes-Alpes), lors de la Croisière blanche. Protestations officielles adressées aux collectivités «complices», tel le conseil général de l'Isère, soutien officiel du festival du tout-terrain organisé à l'Alpe-du-Grand-Serre. Face à la multiplication en montagne des Salons, raids et animations diverses à la gloire des trials et 4 x 4, défenseurs de l'environnement et associations de protection de la nature ne savent plus où donner de la lutte. Au point de s'interroger, à la veille du Salon international du 4 x 4 et des loisirs de Val-d'Isère (Savoie), 21e du nom, sur la meilleure façon de combattre. «C'est une minorité, reconnaît Mountain Wilderness, l'une des associations les plus actives en milieu alpin. Mais le comportement de ces chauffeurs, faute d'être sanctionné, fait tache d'huile.»
Portées par le succès du seul secteur automobile (hors monospaces) en progression continue depuis huit ans - plus de 53 000 immatriculations aujourd'hui - les mauvaises habitudes se multiplient: randonnées à travers des forêts communales de mélèzes, circulation sur les prairies d'altitude, les chemins de crête, voire dans les tourbières ou dans le lit de ruisseaux. A l'exception des gendarmes, aucun agent de l'Office national des forêts, de celui de la chasse et de la faune sauvage ou du Conseil supérieur de la pêche n'a pour mission principale d'appliquer la législation limitant, depuis 1991, la pénétration d'engins motorisés de loisirs dans les espaces naturels. Un espoir: la bonne volonté d'un nombre croissant d'élus, prêts à la dissuasion. «Une nouvelle donne, disent les associatifs. Car beaucoup, jusqu'à présent, faisaient valoir le supposé flou de la réglementation pour laisser faire.» Pour accompagner ces élus, les associations de protection rédigent leurs devoirs de vacances: une brochure qui leur est destinée. Intitulée Silence, mode d'emploi, elle veut les familiariser avec la législation.
par Richard de Vendeuil