Mesure phare de la politique gouvernementale de lutte contre l'insécurité routière, le permis probatoire, concernant essentiellement les jeunes conducteurs, est entré en vigueur.
Désormais, tout nouveau conducteur se verra délivrer un permis de conduire doté d'un capital de 6 points (au lieu de 12) pendant une période probatoire de 3 ans, au terme de laquelle les douze points seront attribués s'il n'y a pas eu d'infraction. Ce délai est réduit à deux ans pour les personnes ayant suivi une formation de jeune conducteur.
La mesure, décidée en décembre 2002 lors d'un comité interministériel sur la sécurité routière, concerne également les automobilistes qui repassent l'examen après avoir eu leur permis annulé par un juge ou après avoir perdu la totalité de leurs points.
Le ministre des Transports Gilles de Robien a remis lundi matin au centre des examens du permis de conduire de Vélizy-Villacoublay le premier permis probatoire à un jeune habitant de la Celle-Saint-Cloud (Yvelines). Après avoir satisfait aux épreuves pratiques de conduite, le jeune Rurik Lobanoff, 18 ans, a été accueilli à sa descente de voiture par le ministre qui lui a remis son attestation de réussite à l'examen lui indiquant "vous avez votre permis, mais ce n'est pas pour cela que vous avez de l'expérience".
"Le permis de conduire devient de plus en plus précieux", a souligné récemment le ministre des Transports dévoilant une campagne nationale de sensibilisation au permis probatoire.
Campagne jugée un peu trop "tardive" par l'association de prévention routière spécialisée, "La route des Jeunes".
"Nous sommes depuis le début favorables à cette mesure, mais il y a un gros problème d'information", constate Caroline Contencin, porte-parole de l'association. "Les jeunes sont un peu inquiets de ce qui va leur arriver, car ils ne sont pas vraiment au courant. Or, quand on leur explique les choses, ils prennent cette mesure de façon positive", ajoute-t-elle.
Selon un récent sondage Ifop réalisé pour Direct Assurance, 83% des Français se déclarent en faveur du permis probatoire. Et parmi les 18-24 ans - dont un peu plus de la moitié seulement possède le permis - 82 % d'entre eux se prononcent pour le permis probatoire.
Toutefois, la mise en place de cette mesure n'est pas suffisante, pour de nombreux acteurs de la sécurité routière, qui réclament notamment davantage de formation pour les jeunes conducteurs.
"Nous demandons davantage d'heures de conduite pour les jeunes", rappelle Caroline Contencin, tandis que la Fédération française des automobile-clubs et des usagers de la route estime nécessaire de "donner une dimension pédagogique" au permis probatoire. Elle propose que "le jeune conducteur puisse acquérir des points supplémentaires pendant la période probatoire en suivant de façon volontaire un processus de formation à la sécurité routière".
C'est dans les trois années qui suivent l'obtention du permis de conduire que le risque d'accident est le plus élevé. Ainsi, les 18-24 ans (les plus nombreux parmi les conducteurs novices) représentent 1/4 des victimes des accidents de la route.