"Face à une hausse des prix des pièces détachées, l’Autorité de la concurrence a décidé de lancer une enquête sectorielle sur le sujet. Ce projet a pour but de déterminer l’existence d’une concurrence efficace dans ce secteur.
L’Autorité de la concurrence part d’un constant simple. Entre 2000 et 2009 le prix des pièces détachées ont augmenté de 30%. En ce qui concerne les tarifs d’entretien et de réparation des véhicules, une hausse de 35% entre 1998 et 2007, soit deux fois et demie l’inflation.
Prendre exemple sur nos voisins européens
Au départ, cette enquête a été motivée par une étude de l’association UFC Que Choisir qui pointe du doigt les différences de prix entre les pièces constructeurs et les pièces concurrentes en Allemagne, Belgique et Espagne. Dans ces trois pays l’ouverture à la concurrence de ces pièces a permis une baisse non négligeable des tarifs. Ces pièces dites « visibles » constituent l’ensemble des produits extérieurs d’un véhicule -éléments de carrosserie, vitres, feux…- Ceux-ci, pour des raisons de propriétés de dessins ou de modèles, restent exclusivement produits par les constructeurs en France.
L’Autorité de la concurrence va enquêter sur ce monopole qui selon elle reste cause majeure de la hausse des prix des pièces. Pour l’organisme, cette envolée ne peut pas entièrement s’expliquer par une hausse des matières premières, de la main d’œuvre ou encore de la généralisation des composants électroniques. L’enquête étudiera « l’impact que cette clause peut avoir sur le marché de la réparation et fera les recommandations qui lui paraissent justifiées. »
Les constructeurs pointés du doigt
Autre point noir, le manque de concurrence entre les garagistes indépendants et le réseau d'entretien des constructeurs. Selon une étude du 26 avril 2006 du Groupement Interprofessionnel de l’automobile, les réparateurs agréés détiennent 83,5% des parts de marché pour les véhicules de moins de 2 ans et 51,9% pour les modèles entre 5 et 6 ans. Pour comprendre les raisons de cette situation, l’Autorité de la concurrence va étudier les conditions d’accès aux pièces détachées et aux informations techniques des constructeurs offertes aux garagistes indépendants.
Les conclusions de cette enquête sont prévues pour mars 2012. Si l’Autorité de la concurrence se montrait favorable à une ouverture du marché des pièces visibles cela remettrait à l’ordre du jour un dossier oublié depuis 4 ans. Il faut aussi rappeler que les députés européens ont adpoté en 2007 la « Clause de Réparation » visant à supprimer le monopole des constructeurs sur les pièces détachées visibles, avec une période de transition maximum de cinq ans. Seulement, son application n'est toujours pas entérinée.
Cette situation très pénalisante pour les automobilistes a donc encore des chances de se maintenir. Ces dépenses d'entretien représentent en moyenne plus du tiers du budget automobile des ménages."
http://www.cartech.fr/news/enquete-autorite-de-la-concurrence-prix-entretien-reparation-pieces-automobile-39762233.htm