Tout aussi logiquement, my bad, pour mon erreur.
Comme tu l'as dis, le jargon militaire regorge de phrases averbales (sans verbe) qui sont des injonctions.
Par exemple « en joue… feu ! », « quart de tour à gauche… gauche ! », « en place… garde à vous... repos ! ».
Celle qui nous intéresse ici, « au temps ! », se disait dans le cadre d’exercices militaires ou gymniques s’effectuant en plusieurs temps.
Ici, « temps » désigne le « moment précis pendant lequel il faut faire certains mouvements qui sont distingués et séparés par des pauses ».
On retrouve ce sens dans « charge en quatre temps, en douze temps » et dans l’expression familière « en deux temps trois mouvements ».
Dans ce contexte, l’injonction « au temps ! » est employée pour commander la reprise d’un mouvement depuis le début.
Elle équivaut à : « reprenez le mouvement au temps (initial) ». Au temps ! Tu as raté, ton mouvement. »
La tournure se rencontre également sous la forme « au temps pour les crosses ! » quand, dans le maniement des armes, le bruit de crosses touchant le sol est irrégulier, et par extension, au sens figuré.
D’accord pour l’origine militaire et l’acception de « temps », mais comment est-on passé de « au temps » à « au temps pour moi » ?
C’est tout simple : le sens de « c’est à reprendre » a donné un emploi figuré. On dit « au temps pour moi ! » pour admettre son erreur et concéder que l’on va reprendre ou reconsidérer les choses depuis le début.
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Enfin, l’italien possède l’expression "al tempo", qui reproduit littéralement le français "au temps".