Nos amis canidés ont des capacités olfactives restées longtemps sous-estimées.
Une éducation ciblée développe chez eux d'incroyables facultés.
Rencontres avec un chien décelant les crises d'épilepsie à venir et un étonnant «pisteur» sur eau.
Depuis la nuit des temps, l'homme exploite le flair de ses compagnons à quatre pattes. Pour la chasse comme pour la recherche de disparus ou de fuyards, les chiens ont fait leurs preuves. Mais de plus en plus de scientifiques et d'hommes de terrain assurent que les capacités olfactives des canidés vont bien au-delà de ces activités ancestrales.
Renifleur d'eau
Que ce soit dans la recherche scientifique, l'assistance médicale ou la sécurité publique, les auxiliaires à quatre pattes fournissent un travail toujours plus pointu.
Wito, un berger allemand de 6 ans, a suivi avec son maître une formation hautement spécialisée en Autriche en 2004. Seul chien de police en Suisse à pister les traces de cadavres dans l'eau, il est intervenu l'an dernier au large de Nyon pour rechercher le jeune Américain qui s'y était noyé. Allongé sur une plate-forme spécialement aménagée sur une barque, il quadrille le secteur de la noyade de long en large, la truffe rivée sur l'eau.
Molécules «pures»
«Longtemps, les chiens travaillaient sur les produits réels qui constituaient la base de leur bibliothèque olfactive, précise le maître de Wito, l'appointé Christophe Ehinger de la gendarmerie vaudoise. Grâce aux travaux sur les microparticules du professeur Wolf Kafka, un neurophysicien allemand, on travaille aujourd'hui avec des molécules «pures» sur des supports stériles, ce qui élimine les facteurs perturbateurs des produits réels. Grâce à cette méthode, l'animal acquiert le répertoire olfactif ciblé en trois jours au lieu de six mois. Le système est beaucoup plus fiable. Wito peut ainsi repérer un corps humain en décomposition, enterré ou sous l'eau, plus de deux ans après le décès.
...alors un bon jambon dans une garniture de portière....