La Laïcité est une exception française. C'est un bien précieux, dans la mesure où l'on n'en dénature pas ni la forme, ni le fond.
Or, depuis des années, j'ai le sentiment que les politiques de tous bords, souvent peu clairvoyants mais ne manquant pas d'intelligence (ni de manichéisme), tournent et retournent le concept de laïcité pour en faire un outil servant leur idéologie. Or l'instrumentaliser, c'est la dénaturer.
Le concept est pourtant simple, explicite, et qu'on le veuille ou non est la sécularisation par la République d'un précieux héritage judéo-chrétien culturel. En gros sans le christianisme en amont, pas de laïcité.
La ou le bas blesse, c'est qu'au nom de la laïcité, on remet en cause des acquis culturels et structurels historiques, philosophiques, et sociaux. Parce qu'autant on défend à corps et à cris les acquis sociaux, autant on oublie les acquis culturels dont ils sont l'héritage direct. En gros on voit ce que l'on veut bien voir.
Un exemple simple est le débat, qui finira par ressortir un de ces quatre, sur les jours fériés. Noël est en France un jour férié. C'est un jour sacré pour le croyant, juste férié pour le profane. Et ce depuis des lustres, et tout le monde en a toujours été ravi. D'une même façon, le 14 Juillet est un jour férié, symbole de la République, Fête Nationale, un jour férié aussi précieux que le jour de Noël dans l'esprit bienveillant de la République, sans distingo de croyance ou pas.
Aujourd'hui, il s'élève des voix pour prétendre à choisir d'oublier ces acquis historiques communs à tous, prônant le choix d'autres fêtes religieuses issus d'autres religions qui certes existent sur le territoire national mais qui en aucun cas n'ont construit l'histoire de la Nation, de ses valeurs, de sa bienveillance à l'égard de ses enfants, sans distinction aucune. Non qu'une foi ait plus d'importance que l'autre, mais simplement parce que certaines ont une légitimité historique ET sociale dans la naissance et la pérennité de la République, au sens du véritable "vivre ensemble" que représente la notion de Laïcité. La République ne divise pas, elle réunit. Et elle a choisi ses dates phares il y a longtemps, et pour tous.
Donc j'insiste: la Laïcité est précieuse, il faut impérativement la défendre et la prôner. Mais parallèlement bien veiller à ce que l'on en fait aujourd'hui, et bien se garder de l'accommoder à toutes les sauces parce que ce n'est surtout pas sa fonction.